La fièvre de la danse

C'est fait! Tel que je le lui avais promis, j'ai enfin inscrit ma fille à des cours de danse. Elle passe tant de temps à se costumer pour inventer des chorégraphies puis à me les montrer (ici ma mère ajouterais Me demande bien de qui elle tient ça!) que je me suis dit que les cours seraient un must. Ne serait-ce que pour améliorer la qualité des spectacles du samedi matin dans ma cuisine.

Je rigole mais ma fille VEUT des cours de danse, et à partir de samedi le 12, elle les aura. Toutefois, en consultant les horaires, je me suis dit qu'il y avait au moins 10, même 12 ans que je me promettais d'en prendre moi aussi. Ayant passé mon enfance et mon adolescence à me consacrer à la musique, je n'avais guère le temps de faire autre chose, à part tomber amoureuse bien sûr. J'ai bien tâté quelques styles lors de mon stage avec l'académie Johanne Raby mais jamais rien d'assez solide pour aller faire mon solo au milieu d'une piste de danse bondée un samedi soir. J'ai donc pris mon courage à deux mains et me suis inscrite aussi.

Dans deux semaines, je ferai donc partie d'un (pauvre) groupe d'aspirants danseurs de funky/hip hop. Je dis pauvre car la danse et moi, c'est un mariage pas évident du tout. Comme une toast à la moutarde, du spaghetti au nutella, ou du gâteau au poulet...Si ma fille a la danse dans le sang, moi je l'ai... je l'ai pas! Oui, j'ai du rythme, mais j'ai la souplesse d'une barre de fer quand vient le temps de me déhancher devant des inconnus. Et je compte bien y remédier grâce à ces cours.

En me faisant signer les contrats, l'employée me demande de cocher en bas si je n'autorise pas qu'un ou des cours soient filmés. Ce que je fais rapidement. Elle me demande alors
"Vous ne voulez pas qu'on filme votre fille?
- Ma fille? Mais oui, tant que vous voulez. Mais pas moi! Et croyez-moi, c'est pour vous rendre service. Car si quelqu'un me voit me trémousser, je vais ternir votre réputation à jamais, c'est certain!"

En quittant j'ai réalisé que j'avais oublié de demander un détail important. Depuis, j'espère très très fort que nous, les adultes, n'aurons pas à faire un pestacle à la fin de l'année, parce que si c'est le cas, je sens que je vais être bien malade ce jour là!