Le déplace-toi déplacé.

Être une mère, c'est parfois, même souvent, être un perroquet. On répète sans cesse les mêmes consignes, comme un vieux disque qui saute. Fais ton lit, range ta chambre, laisse ton frère tranquille, ferme la lumière de la salle de bain, mange tes légumes, fais tes devoirs, sois poli, brosse-toi les dents, partage,  excuse-toi, alouette! Il faut sans cesse s'armer de patience et se dire qu'à la longue, le message finira bien par passer!

Une des phrases qui revient souvent chez moi en ce qui concerne ma fille c'est Déplace-toi. Cette chère petite a le don de s'installer pour faire du bricolage ou regarder la télé et me demander des choses en criant de l'autre bout de la maison. J'ai beau lui expliquer que je ne l'entend pas ET que ça ne lui ferait pas mal de se lever et venir me parler puisque ce n'est pas toujours à moi de me déplacer surtout si c'est elle qui veut me parler, rien n'y fait ou presque. Je passe mon temps à crier (en espérant qu'elle entende) Si tu veux  me parler déplace-toi!

J'avoue que je le dis de moins en moins donc j'ose espérer que le message commence à passer. Mais il y a quelques jours, la situation a pris un tout autre sens. J'étais à la cuisine à faire la vaisselle quand j'entend Maman je vtreu fouit au loin. Je ne comprends que le Maman je... et rien du reste. Évidemment, je crie

" Alicia, déplace-toi.
 - Mais maman je....
- Non! Ça suffit, je suis tannée de le répéter, si tu veux me parler TU te déplaces. "

Je me dis que ça comence à bien faire, surtout qu'il me semblait qu'on était sur la bonne voie, il ne faut pas que je lâche le morceau maintenant, si près du but! Mais si, justement, parfois, il le faut et c'est ce que j'ai compris quand mon fils est venu me dire :

Maman, Alicia est à la toilette, elle essaie de te dire qu'il n'y a plus de papier, c'est pour ça qu'elle ne peut pas se déplacer...

Oups. Le perroquet aurait du battre de l'aile un peu et aller voir pourquoi l'oisillon l'appelait pour une fois !