mercredi 16 mars 2011

Être mère. Au passé, présent et futur.

Je ne suis certainement pas la seule mais un de mes petits bonheurs solitaires est de lire les nombreuses revues auxquelles je suis abonnée. Ainsi, le début du mois me permet de m'occuper un peu de moi. Alors que je trouvais ça plutôt matante quand j'étais jeune, je me vois aujoud'hui tourner des coins de pages pour ne pas oublier tel article ou telle info, ou encore découper des recettes en me disant que c'est à essayer et déguster au plus vite. J'en prête même à mes amies, bref, JE suis devenue la matante et ça ne m'empêche pas du tout de dormir.

Une des revues qui me plait particulièrement, c'est Châtelaine. Non, on ne me paye ni ne m'abonne pour dire ça, je le dis parce que je le pense. J'y trouve une tonne d'informations et d'articles des plus intéressants et on y fait une place de choix aux femmes d'hier, d'aujoud'hui et de demain. Pour une maman de son temps, c'est une belle et colorée façon de relaxer tout en se tenant au parfum sans devoir en subir trois à la fois comme dans certains autres magazines féminins qui sentent la pub à plein nez.

Ce mois-ci, le magazine m'en a fait vivre de toutes les couleurs. Particulièrement avec cet article d'Anne-Marie Lecompte qui raconte avec une franchise, une authenticité et un amour inconditionnel extraordinaire, le suicide de son fils de 16 ans il y a quelques mois. Des pages de lecture bouleversantes, un cri du coeur qui fait encore écho dans mes oreilles. Nous avons été des centaines, peut-être des milliers à lire ce texte en détresse, en choc et en larmes. Mais elle, Dieu seul sait comment elle a été capable de l'écrire. Non pas pour étaler un drame sur la place publique mais plutôt pour partager ce moment, sans aucun doute le plus difficile de sa vie de famille. Pour nous le faire connaître et, qui sait, reconnaître. Parce que la vie, c'est aussi la mort et non, ça n'arrive pas qu'aux autres. Pour nous mettre en garde. Pour que cette mort ne soit pas vaine. Un texte bouleversant comme j'en ai rarement lu.

Je n'ai pas réussi à continuer ma lecture après ce texte. J'avais une seule envie en tête : parler de ce texte avec mon fils de 13 ans et je l'ai fait. Je lui ai rappelé, comme le faisait Anne-Marie Lecompte en citant un membre de sa famille, que quoiqu'il arrive il y a TOUJOURS de l'aide. Je lui ai dit à quel point je veux qu'il sache que quoiqu'il fasse, dise, pense, ressente, son père et moi seront TOUJOURS là pour lui et qu'il n'y a rien dans la vie qui ne puisse se régler par la mort. Que même la douleur a une fin. Et que je l'aime. De tout mon coeur. Si j'avais pu, je l'aurais serré dans mes bras pendant des heures.
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Puis la vie a repris son cours et quelques jours après, j'ai ressaisi mon magazine et ai poursuivi ma lecture et ai trouvé, à la toute fin, un texte rafraichissant d'une femme qui l'est tout autant, Elisapie Isaac.

Cette femme venue du Nord, à la voix apaisante et au talent magnifique a su résumer un de mes état d'esprit les plus omni-présents en une toute petite phrase :

«Je ne suis pas devenue mère le jour où ma fille est née. Je l'ai toujours été dans ma tête».

Comme j'ai trouvé cette phrase vraie et merveilleuse! Je me suis aussi toujours sentie mère, même très jeune, j'avais ça en moi.

Puis je me suis remise à penser  à Anne-Marie Lecompte et à sa peine innommable.

Elle aussi sera toujours la mère de son fils. Avant et après lui.

4 commentaires:

  1. Tu as tellement raison! Merci pour ton texte. C'est vrai qu'on est et sera à jamais les mamans de nos enfants...

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  2. Texte très touchant! Moi aussi j'ai senti la fibre maternelle en moi très tôt dans ma vie. À la seule différence, que maintenant que je le suis dans la vraie vie, cette fibre vivre au diapason des bonheurs et malheurs des autres mères aussi... En ce sens, le texte d'Anne-marie Lecomte m'a touché en plein coeur... Et moi aussi j'ai ressenti le besoin d'en parler à mes enfants. Ils sont tout petits encore (6 et 8 ans), mais avec des mots adaptés à leur âge, je voulais leur dire que la douleur, quelle qu'elle soit, peut être apaisée et qu'on doit aller chercher de l'aide quand elle prend toute la place.

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  3. Ce qu'il faut de courage et d'intelligence pour bien parler de ces choses avec ses enfants ;)
    Je ne peux que te dire bravo de l'avoir fait ainsi.
    s.

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