samedi 11 juillet 2009

Une peur bleue!




Il a suffit d'une seconde, d'une toute petite seconde, pour que tout bascule, que les petits tracas s'envolent, que les priorités se réenlignent, que tout change quoi!

Après notre joyeux pique-nique, je propose aux enfants de poser nos vélos pour aller sur un petit pont, histoire de regarder la jolie cascade qui coule dessous. Jusqu'ici tout va bien. Puis mon fils me montre un oiseau dont la taille nous fait nous demander si nous sommes toujours à Montréal, je décide donc de le filmer alors que mon fils commente....

J'entends ma fille dire " Maman, je reviens", je m'entends aussi très bien lui répondre " Non tu ne vas nulle part, tu attends". Puis je finis mon mini-documentaire avec fiston, remballe l'appareil, me retourne, et ne vois pas ma fille.

Pas de panique, elle ne peut pas être bien loin. Je tourne sur moi-même, abuse de ma vision périphérique, je regarde au loin, plus loin encore. Et là je donne à mon cœur le droit de battre la chamade et à mon cerveau celui d'envisager le pire.

Je suis entourée d'eau, de chemins, de gens, d'arbres, le décor parfait pour imaginer ce qu'il y a de plus terrible.

Elle s'est perdue dans un chemin.
Elle est tombée à l'eau.
Elle s'est fait enlever par un dérangé.
À peine ai-je jeté un coup d'œil à mon fils que celui-ci est parti à la recherche de sa sœur de son côté sans même qu'on se dise quoique ce soit.

Au moment même où je m'apprêtais à demander à ces inconnus s'ils avaient aperçu une petite fille avec un casque de vélo rose, alors qu'en même temps dans ma tête je me hurle "Dire que tu t'inquiétais de te faire voler les vélos on s'en fout des vélos maintenant, hein, elle est OÙÙÙÙÙÙÙÙÙÙÙÙ", j'entends "Maman!" au loin.

Je me retourne et je vois mon fils qui me fait un air qui signifie clairement "Je l'ai retrouvée".

Ma fille s'apprêtait à traverser le pont et aller sur l'autre île en face. À se perdre quoi. Alors oui, je l'ai grondé. Oui, elle a pleuré. Oui je lui ai raconté des histoires à faire frémir dans la nuit, l'aggrippant même d'une main puis courant à toute vitesse pendant qu'elle crie, histoire de lui montrer que ça ne prend que 3 secondes pour partir avec un enfant.

Et je lui ai dit " Vas-y, pleure. Parce que tu ne pourras jamais pleurer autant que maman aurait pleuré si elle ne t'avait pas retrouvé" Ce jour-là je vais m'en souvenir longtemps, et j'espère bien qu'elle aussi.

4 commentaires:

  1. Ouf ! Moi aussi j'aurai eu cette même peur... Je crois bien qu'elle aura compris !

    RépondreEffacer
  2. Vus paniquez trop vite ! À moins d'être à Harlem ou à Beyrouth, une fille de 3 ou 4 ans n'ira pas loin dans l'espace de quelques secondes...
    Le danger est minime, presque inexistent.
    Du calme !

    RépondreEffacer
  3. Je te comprends, ça fait vraiment peur! J'ai vécu une expérience similaire avec mon garçon de 4 ans à l'Amazou de Granby...PANIQUE TOTALE! J'ai vu défiler les scénarios les plus dramatique; est-il au fond de l'immense piscine à vague, s'est-il fait kidnapper, etc. Et lorsqu'il a été retrouvé moi aussi je l'ai grondé et je n'ai jamais autant pleuré!

    RépondreEffacer
  4. J'aurais tellement fait la même chose! J'ai beau me raisonner dès que je ne les vois pas, je me mets à capoter!

    RépondreEffacer