Les mots pour les maux

Avoir des enfants, c'est se mettre devant eux pour les protéger.
Derrière eux pour les attraper quand ils tombent.
À côté d'eux pour leur tenir la main.
S'éloigner un peu d'eux pour les les laisser grandir.
Et c'est savoir quoi leur dire et quoi leur taire.

En tant que mère célibataire, j'ai toujours fait très attention à ne pas faire rencontrer à mes enfants les gens que je fréquente, à moins que ça ne devienne sérieux ce qui est arrivé... très, très peu souvent. Les enfants qui ont déjà subi une séparation n'ont certes pas à en subir davantage ni à s'attacher à des gens qui ne seront peut être que de passage. J'ai donc décidé de séparer complètement ma vie amoureuse de ma vie familiale et c'est certainement mieux ainsi pour tout le monde.

Même si ça fait que mes enfants sont parfois inquiets de me voir seule, se demandant ce qui peut bien ne pas aller chez moi pour que je sois encore célibataire.

" Maman, t'es tellement belle, pourquoi t'as pas de chum ?

- Ben d'abord, suffit pas d'être belle pour avoir un chum et la beauté, c'est relatif, toi tu me trouves belle mais ça n'est pas si simple...

- T'en veux pas de chum maman, c'est ça?

- Non... mais ça non plus, ça n'est pas si simple ma puce. "

Si c'est ce que je réponds à ma fille, à mon plus grand j'essaie plutôt de faire comprendre que je ne veux rien de moins que d'être folle amoureuse de quelqu'un qui le sera aussi de moi et que ça, à part dans les films, ça ne court pas les rues.

Le désavantage, par contre, de vivre cette double-vie, c'est que si, malgré tout je décide de me laisser aller à avoir des sentiments pour quelqu'un et que ça ne fonctionne pas, je dois faire comme si de rien n'étais. Ravaler mes larmes et marcher la tête haute car pour eux, il ne s'est rien passé. On parle de qui, de quoi d'ailleurs?

Et cette semaine, pour une très très rare fois, je suis presque contente qu'ils ne soient pas avec moi mes poussins, ainsi je peux verser quelques larmes en paix.