lundi 11 février 2013

Les enfants de l'humour


 


Salut, moi c'est Gertrude. Ok, seulement dans ce sketch de Samedi de rire de l'École des fans...
 

J’ai grandi dans une famille artistique. Je ne connais rien d’autre. Petite je suivais mes parents partout. Plus tard, moins. Quand même, de temps en temps on sortais moi ou ma soeur pendant quelques semaines pour suivre papa en tournée. Des fois, maman nous amenait au studio ou elle chantait des commerciaux. J’ai été aux tournages de Samedi de rire, un enfant dans une salle ou on sert de l’alcool. J’ai été dans les coulisses, j’ai même participé.
 
Petite, après un spectacle, je me couchais sur les pieds de papa en dessous de la table pour ne pas qu’il m’oublie après le repas postspectacle qui finissait souvent au petit matin.
 
Je me suis toujours sentie privilégié, les blagues que je ne devais pas comprendre, je ne les comprenais pas.
 
Mes garçons ont aussi vu des spectacles de grand-maman, et la pièce monologue ‘le boss est mort’ avec Benoit Brière dans le rôle principal du premier personnage de mon père.
 
Quand j’ai commencé l’école de l’humour, ma fille avait 9 mois. Mes garçons ont vu tous mes spectacles avec eux. Ils ont aussi été là pendant les fins de semaine de montage de décors et de pratique. Pas le choix des fois. Il y a même eu quelques jours où j’ai pratiqué notre chanson d’ouverture avec Boubou dans les bras.
 
Ils sont venus à plusieurs spectacles de la tournée et savaient certains numéros presque par coeur.
 
Quand j’ai obtenu mon diplôme de l’école, j’ai pris la photo de graduation avec mes enfants. Ils avaient sacrifié et participé autant que moi. Ils tenaient une feuille qui disait: «On a pas vu maman depuis 2 ans, on espère que ça valait la peine.»
 
Après l’école, tout a ralenti, mais j’ai tout de même dû faire un spectacle du Zoofest 2012 avec mes trois enfants dans la loge à cause d'un malentendu.
 
Un vendredi soir, fin janvier, mon mari a amené mes enfants voir un spectacle des Zélées. Il y avait 3 autres humoristes qu’ils connaissaient. Ils ne réagissaient pas trop, avaient l’air fatigué de leur semaine. Ils ont dit apprécier le spectacle, m’ont parlé de mon énergie, de certaines lignes qu’ils ne connaissaient pas et de leurs autres «amis humoristes». Mais je me questionne.
 
Anne-Marie n’a pas grandi dans une famille comme la mienne. Sa famille est artistique, mais d’une autre façon. Elle a été déstabilisée de voir mes enfants là, si tard, dans une salle (pas un bar, mais quand même) où le spectacle était fait pour les adultes. Tout le monde sait, en plus, que dans un show d’humour on entend sacrer et parler de graines…
 
Des fois par moi (bou-doum-psht!)
 
Ma fille qui veut aller aux toilettes, mes gars qui veulent un 7up à 2. Mon mari qui s’asseoit et qui regarde le show sans se rendre compte que ma fille est assise sur moi 10 minutes avant que je monte sur la scène. Mettons que ça n’aide pas.
 
La seule chose qui me sert dans tout ça c’est que mes enfants comprennent ce que je fais quand je pars de chez nous le soir.
 
Hum. Suis-je une maman indigne? Oui. Probablement. Je ne suis pas certaine de comment je pourrais changer les choses. Nos prochains spectacles sont dans les bars alors j’aurai un peu plus de temps pour y penser.

4 commentaires:

  1. J'ai les mêmes questionnements. Je travaille dans une maison d'hébergement pour femmes victimes de violence conjugale. Y'a des journées où j'ai dû amener mes enfants et leur expliquer les principes de confidentialité. Comment leur expliquer leur chance d'être libre et aimé de leur entourage? Comment expliquer à mes gars que les hommes ne peuvent pas entrer dans cet endroit là?
    Aller travailler avec ses enfants a beaucoup d'inconvénients. Mais il n'y a pas si longtemps, les enfants étaient inclus dans la vie professionnelle de leurs parents. C'est de cette façon qu'ils apprenaient un métier.
    Tu formes peut-être la relève... :)

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  2. Annie!
    Je me souviens de m’être tenue à côté de toi au Spectrum à regarder Samedi de rire.
    D’avoir attendue dans des coulisses de je-ne –sais-ou que ton papa finisse de travailler!
    C’était tout un univers.
    C’était ton univers et moi j’avais beaucoup de fun à partager tout ça avec toi!
    Je te trouvais privilégiée de pouvoir suivre ton papa partout pratiquement.

    Petite je me souviens que tu avais toute une tête de cochon…disons que tu étais très déterminée!!!
    Tu faisais tout pour obtenir ce que tu voulais, tu arrivais généralement à tes fins!
    ça fait bien longtemps que je ne partage plus ton quotidien, mais je voies que tu n’as rien perdue de cette fougue qui t’habitait.
    Avec 1 mari et 3 enfants sous la main tu as décidée de te lancer tête première dans TA vie.
    Malgré les heures d’Ouvrages et de non sommeils mais pour devenir une femme accomplie.
    Pour aller au bout de toi, au bout de ton rêve.
    Ce rêve qui fera de toi une femme encore plus comblée et encore plus heureuse.
    TU leur montres la persévérance et le don de soi.
    La satisfaction du travail accomplie!

    Tes enfants sont devenue eux aussi des enfants d’artistes, eux qui étaient déjà les petits-enfants de!!
    Et je suis certaine qu’ils sont fière de toi!

    Et tu es comme chacune d’entre nous, une mère indigne pour plein de choses, mais une mère qui fait tout pour ses amours!

    Delphine, mère-indigne de 3 amours.

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  3. Maussuse qu'on s'en pose des questions quand on est maman. À toujours vouloir être parfaite, à trop vouloir élever nos enfants dans le moule que la société nous impose. Avec les années, j'en suis venue à la conclusion c'est que ce qui compte c'est l'amour, la présence et l'honnêteté de cet amour. Le reste ce n'est que de l'emballage, que de la pression qu'on s'impose pour rien.

    Je suis certaine que tu montres à tes enfants l'image d'une femme entière, et aimante, le reste on s'en fout. Bon courage, et vivement la première qu'on puisse voir ça ce dup de mère imparfaites, mais tellement plus vraies!!!

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  4. Je n'ai rien à apporter... sauf que ce billet m'interpelle. Redéfinir comment une famille vit et fonctionne... une préoccupation et un bonheur en alternance. Mais j'y crois: chacun sa façon de faire, adaptée, personnalisée. Un besoin que je ressens fortement, aussi.

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