Pâques partagée.

Devenir une mère, c'est aussi un peu devenir un calendrier ambulant. Les anniversaires, les congés, les rendez-vous chez le dentiste ou chez le médecin, l'inscription au camp ou la commémoration de la mort de Alain le poisson rouge, il revient souvent à la maman de ce souvenir des dates correspondant à tout ça. Ou plutôt, personne lui demande, elle le fait tout simplement. On est comme ça.

Ça peut même devenir un peu lourd pour une angoissée comme moi. Peur d'oublier une date, pire, un rendez-vous, double-pire, de faire sentir à quelqu'un qu'on l'a oublié.  Sauf que quand on est mono-parentale, on doit se résigner : les dates ne peuvent plus être coulées dans le béton et il va falloir apprendre à faire avec un calendrier parfois un peu boiteux parce que qui dit garde partagée, dit aussi calendrier partagé. Alors on use  d'imagination, on dédramatise et surtout, on apprend à voir le meilleur côté des choses.

"Je sais que tu seras avec Papa pour la fête des mères mais c'est pas grave, on fêtera une semaine plus tard et je me sentirai encore plus spéciale, avec ma journée de fête des mères à moi toute seule!"
 ou encore
" Tu as raté la fête de Mamie mais t'en fais pas, on t'as gardé une gros morceau de gâteau!"

Cette année, mes enfants sont chez leur père pour le week end de Pâques. Il y a quelques année ça m'aurait probablement attristée. Pour moi une fête de famille, ce n'est plus une fête, ou du moins, pas de famille, si mes enfants ne sont pas à mes côtés. Mais j'ai maturé, ou peut-être juste appris à lâcher prise? Bref, j'ai tout simplement  dit aux enfants
"Ne vous en faites pas, on fêtera Pâques nous aussi mais une semaine plus tard, c'est tout!".

Voilà, c'était dédramatisé. Et le bon côté des choses, je l'ai dit à moi-même :
" En plus, je vais pouvoir acheter tous tes chocolats à 50% de rabais héhé!".

Ça fait du bien de lâcher prise. Ça coût moins cher à l'âme et au cœur ...et parfois même au porte-feuille.