mardi 21 février 2012

Elle était une fois...

Hier soir, ma mère a sorti un vieux livre de sa bibliothèque, livre donné à mon frère en 1971 par notre grand-mère. Ce livre, c'est un classique, puisqu'il regroupe quelques contes des frère Grimm, ces prolifiques allemands qui nous ont entre autre donné Blanche-Neige, La belle au bois dormant, Le Petit chaperon rouge, Cendrillon, Raiponce, bref, ceux qui se cachent derrière la plupart des contes pour enfants légendaires que nous connaissons tous.

Quiconque les as lu passé son adolescence s'est rendus compte que bien que ce soit de forts jolies histoires (parfois assez terrifiantes par contre!) la plupart sont un-peu-beaucoup-très sexistes. Normal, me direz-vous, ces contes ont été écrits au 17ième siècle. Je vous l'accorde. Mais c'est plus fort que moi, quand j'ouvre un de ces livres, je me sens obligée de spécifier à ma fille qu'il faut en prendre et en laisser. La conteuse en moi est vite possédée de la féministe !


Par exemple, dans Hansel et Gretel, c'est la vilaine belle-mère qui propose au pauvre papa de laisser les enfants dans la forêt puisque la famine guette la famille. Une fois la méchante madame disparue et les enfants sauvés de l'épouvantable sorcière, la famille retrouve le bonheur. Dans La belle au bois dormant, Blanche-Neige et Cendrillon qui est l'ennemi? Une femme. Et qui sauve la pauvre petite fille sans défense? Un prince, évidemment. Il ne faut donc pas compter sur ces contes pour donner une image positive à nos filles. Parce que si l'on s'y fie, il faut se méfier de toutes les belle-mère de la terre et attendre après un homme pour nous sauver, ne serait-ce que par un baiser.

Par ailleurs, Charles Perreault a aussi écrit une version de Cendrillon, mais notez que dans celle des frères Grimm, la belle-mère va même jusqu'à couper les pieds de ses filles avec un couteau pour essayer de les faire entrer dans le soulier de verre! Sympathique, n'est-ce pas?

Dans l'histoire que j'ai conté à ma fille hier, on n'y échappe pas non plus. L'oiseau d'or, raconte l'histoire de 3 frères qui n'ont pour seul défaut que d'être ambitieux et têtus...!!! Chargés de trouver le fameux oiseau d'or, ils n'écouteront pas les conseils du futé renard croisé sur leur chemin et tenterons sans cesse d'acquérir ce qui brille au détriment de ce qu'il leur faut. Chaque échec leur devra de trouver quelque chose d'autre à échanger, dont une jeune fille, rien de moins. On passera ainsi d'un oiseau à une cheval, à une fille. Le renard conseille ainsi l'un des trois frère :
" Pénètre dans le château à minuit. Dès que tu verras la princesse, donne-lui un baiser, elle te suivra."

Ce qu'elle fit, bien évidemment. Mais elle insista pour dire au revoir à ses parents. Épaisse, mais sensible, cette jeune fille, tout de même!

Mais quelle erreur de la être sentimentale. Furieux, son père, le roi, dit au jeune homme :
" Tu as mérité la mort. Mais si en 8 jours tu parviens à raser cette colline qui me cache le paysage, je te ferai grâce et je te donnerai ma fille."

Bon deal. Comprenez-le, une colline lui cache la vue, et c'est pas facile à déplacer ! Mais, si quelqu'un est assez fort pour y arriver, il mérite bien sa fille non?

Le comble, c'est à la fin, quand le renard propose ceci au jeune homme
" Avant d'arriver au château où vit l'oiseau d'or, laisse la princesse dans la forêt. Entre à cheval dans la cour. Le roi sera si heureux de te voir qu'il te donnera immédiatement l'oiseau."

Belle idée, aller perdre la fille dans le bois comme un chien dont on ne veut plus, non?

À la fin, on apprend que le jeune prince épousa plutôt sa princesse. Aucune mention de "ils vécurent heureux" par contre. J'aime imaginer que c'est parce que la princesse a fait la baboune jusqu'à la fin de ses jours.

Heureusement, ma fille a des réactions durant ces histoires. du genre "Ben voyons! C'est quoi l'idée, un cheval contre une fille?" ou encore " Coudonc, c'est une fille, par un kleenex qu'on jette à la poubelle!". Ouf!

Mais tout de même. Je vous jure, j'ai vraiment envie de revisiter ces contes et de les mettre à ma sauce 2012.

S'il y en a que ça intéresse, je m'y mets, sans blague!
Alors, avec lequel on commence?

4 commentaires:

  1. J'ai lu le petit chaperon rouge à ma fille (qui avait à peine 4 mois) et... j'ai eu envie de jeter le livre (un similaire, les plus beaux contes, gnagnagna)! Or je ne suis pas DU TOUT du genre à rejeter un livre, mais là... j'en pouvais plus. J'avais beau me dire que je n'ai pas tant souffert moi-même de ces niaiseries-là (j'en ai même de beaux souvenirs!)... pas capable. Mais ça donne le goût de réécrire l'histoire, en effet!

    Ça... et de passer à travers tous nos livres pour enfants. Pas pour jeter, mais non. Mais pour faire une pile "ça, tu lis ça AVEC tes parents!"

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  2. Figure-toi que cela fait partie de mes projets secrets ;-)
    C'est une excellente idée et je pense que c'est nécessaire. Y a pas que les garçons qui ont droit d'aller emballer à cheval...
    Bref, je t'y encourage. On confrontera peut-être nos créations un jour ;-)
    s.h.

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  3. Quelle excellente idée! Moi aussi g le poil qui se dresse quand je lis ces histoires à mes mousses. Impossible de ne pas recadrer! Je n'ai pas le courage de m'attaquer à une telle tâche, mais si vous l'avez, bravo!!!

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