samedi 12 mars 2011

La belle-mère chirurgienne!

Le rôle de la belle-mère est un rôle bien particulier. Pas pour rien qu'on en a fait un portrait quasi machiavélique à plusieures reprises. Il suffit de penser à la vilaine belle-mère de Cendrillon on encore à celle d'Hansel et Gretel pour se rappeller comme belle-mère rime souvent avec calvaire. Mais la vie n'étant guère un conte de Grimm ou de Perrault, il arrive aussi que la nouvelle amoureuse d'un papa ne soit pas qu'une vilaine qui veut semer la pagaille. Ouf!

Voilà maintenant plus de six mois que je joue moi-même à la belle-mère à temps partiel et je me rends compte aujourd'hui que l'apprivoisement mutuel entre le Petit Lutin et moi a plutôt ressemblé à celui du Renard et du Petit Prince dans l'histoire du même nom de Saint- Exupéry. Chacun a pris son temps pour connaître l'autre et l'apprivoiser, ou, comme le dit le Renard : créer des liens. Alors que Petit Lutin a dû se faire à l'idée que même si je n'étais pas sa maman à lui j'en étais une et je pouvais lui donner la main ou lui raconter une histoire quand il en aurait besoin, il m'a aussi vu à l'action avec mes propres enfants, preuve ultime que j'étais une vraie de vraie maman. De mon côté, j'ai dû mettre en veilleuse les appréhensions que j'avais et ne pas penser aux blessures que m'avait occasionné mon précédent rôle de belle-mère. Car si chaque relation est différente, chaque enfant l'est encore davantage.

C'est donc à pas de souris que nous avons appris à passer du temps ensemble, du temps de plus en plus agréable d'ailleurs. Puis il y a eu un tout petit événement qui nous a beaucoup rapprochés. Un samedi matin, Petit Lutin me montre son ourson et me dit " Regarde, il a un trou!". Je constate que Monsieur Nounours a de la mousse qui lui sort du ventre, du dos, bref, j'ai un blessé en peluche sur les bras. Je le rassure donc de suite en lui disant que je vais le guérir et ouvrir temporairement l'hôpital à toutous.

Armée de fil et d'aiguilles, j'ai procédé à une chirurgie à "poil ouvert" sur nounours, sous les yeux admiratifs de Petit Lutin qui me disait parfois "Attention, il faut pas que tu te piques!!". Puis je lui ai redonné l'ourson guéri et là j'ai vu un petit garçon heureux pas possible. J'ai eu droit à un merci gros comme ça et à presque autant de câlins que la peluche blessée en rétablissement.

Depuis, pas un week-end ne passe sans que Petit Lutin ne me montre nounours en me disant fièrement "Regarde, tu l'as réparé!" avec un sourire qui vaut une réelle paye de chirurgien.

Alors je continue le chemin avec Petit Lutin en prenant le temps qu'il faut et en espérant le voir grandir tandis que mon amour pour lui et son père grandiront aussi. Tout en me rappelant ce qu'a dit le Renard au Petit prince :
" Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé."

J'espère être à la hauteur. En attendant, j'enfile à nouveau mon aiguille de chirurgienne puisque j'ai reçu ce matin un patient qui est, en plus, une vedette!
Oui, oui, croyez-le ou non, je m'apprête à opérer sur Spiderman!

2 commentaires:

  1. Comme le Petit Prince est mon conte fétiche, inutile de dire que ton histoire d'apprivoisement m'a touché en plein coeur. Il faut prendre le temps de prendre son temps et oui, ce osnt parfois des petits gestes bien anodins qui font toute la différence, bien plus que les grandes démonstrations d'affection qui bouscule parfois les petits renards (ou les petits loups) effarés. Je suis certaine que tu prendras bien soin de ce que tu as apprivoisé...

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  2. quelle attendrissante histoire :) j'en ai le coeur tout ramoli

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