samedi 28 août 2010

Pas de chicane dans ma cabane!


J’ai beau avoir 37 ans et lui 40, je me souviens des chicanes entre mon frère aîné et moi étant jeunes comme si c’était hier! Il cherchait sans cesse de nouvelles façons de me faire sortir de mes gonds alors que, de mon côté, je pleurais pour un rien. Je vous laisse donc imaginer le résultat! Ma pauvre maman qui devait endurer ça… Quand j’y pense, j’ai un peu honte!

Sauf que, dans la vie, tout finit par se payer tôt ou tard et là, croyez-moi, on peut dire que je passe à la caisse! Étant maintenant moi-même mère d’un garçon et d’une fille que six ans séparent, laissez-moi vous dire que la chicane, je connais ça! Je songe même à me faire confectionner un chandail d’arbitre avec « Super Maman » écrit dans le dos! Quoi qu’il en soit, avec ou sans chandail zébré, j’ai vite réalisé que c’est dans ce genre de moments-là qu’on s’entend dire des phrases qui nous semblent étrangement familières. Pourquoi familières? Parce que c’est exactement celles que nous entendions de la bouche de nos propres mères quand nous nous chicanions! L’inverse s’applique aussi d’ailleurs, car malgré les modes et les tendances, certaines phrases semblent traverser l’épreuve du temps avec brio. Je pense ici aux grands classiques tels que :
« Celui qui le dit, celui qui l’est », « T’es mort, sinon je joue plus! » et bien sûr, mon préféré : « Mais Maman, c’est pas moi qui a commencé! ».

La toute première fois que j’ai entendu un de mes enfants dire ça, j’ai sérieusement failli pouffer de rire. Par contre, devant l’attitude grave de mes enfants, j’ai jugé que ça n’aiderait pas et j’ai dignement ravalé mon fou rire! Quand on se prend soi-même à dire ces phrases qu’on a tant entendues étant jeunes, on réalise que, d’une génération à l’autre, c’est vrai que plus ça change, plus c’est pareil! Quand que je me suis entendue dire à mes enfants une phrase que ma mère m’avait bien dite mille fois, ça m’a vraiment fait tout drôle! Moi qui avais tant soupiré en l’entendant de sa bouche, j’étais en train de dire exactement la même chose et sur le même ton en plus… Quelle horreur! Puis je m’y suis habituée et ça m’a même un peu rassurée. Ma mère était mon modèle après tout, non? Ensuite, vint le temps où le sens de la phrase est devenu pas mal plus important que son origine. Si j’avais eu un dollar chaque fois que j’ai dit : « Attendez pas que je m’en mêle… » ou encore : « Ça suffit, j’veux plus rien entendre! », je pourrais toutes vous emmener en voyage! Il y a bien de ces phrases qui sonnent un peu plus vieillottes que je n’ai pas adoptées comme : « Accordez-vous donc, c’est si beau l’accordéon! », mais encore là, le message demeure le même : un peu plus de silence, un peu moins de chicanes.

La chicane chez les enfants, c’est inévitable. Il faut donc faire avec. Gérer la chicane, c’est épuisant, c’est répétitif et c’est souvent enrageant. Pourtant, il ne faut jamais oublier qu’au fond, on fait bien plus que simplement mettre un terme à une chicane. Non, ce qu’on fait vraiment, c’est leur donner les outils dont ils auront besoin à leur tour en leur apprenant à discuter, à peser le pour et le contre, à écouter ce que l’autre a à dire, à aller plus loin que de juste savoir qui a commencé… Bref, on leur apprend à vivre.

Bien entendu, on leur apprend par le fait même des phrases qu’ils se surprendront un jour à dire à leurs propres enfants et qui prendront alors un tout nouveau sens à leurs yeux et surtout, à leurs oreilles. Mais ça, ce n’est que l’histoire qui fait exactement comme nous : elle se répète!

Dans votre cabane à vous, il y en a beaucoup de chicanes?

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